Terminé Heavenly Sword sur PS3. Un jeu qui me faisait de l’œil depuis un moment, puisque c’était une exclusivité PS3 qui m’a longtemps frustré, moi le (malheureux) possesseur d’une Xbox 360. Autant dire que lorsque j’ai enfin acquis une PS3, ça a été l’un des tout premiers jeux que j’ai achetés, d’autant qu’il est trouvable pour une petite poignée d’euros.
Il est proposé de suivre Nariko, jeune guerrière détentrice de la Heavenly Sword, une épée procurant une puissante gigantesque mais qui finit par tuer son utilisateur. Acceptant son pouvoir pour sauver son clan, la jeune femme n’aura que quelques jours pour défaite le tyrannique Bohan avant de succomber. Une échéance qui est peut être un prétexte pour une aventure très courte, puisqu’il est possible de la terminer en seulement quelques heures...en dépit d’une difficulté très mal dosée. Plutôt facile, globalement, dans son mode par défaut, le boss final est pourtant quasi insurmontable !
Concrètement, Heavenly Sword est un beat’em all 3D avec tout ce que cela suppose : arènes où il faut tuer tous les adversaires, avant de pouvoir accéder au « couloir » et passer à la suite. Cette routine est toutefois cassée par quelques énigmes, et des séquences spéciales où il faut viser des cibles lointaines -avec des armes aussi variées qu’un canon, une sorte de bazooka, ou une arbalète- puis diriger les projectiles en utilisant la détection de mouvement de la manette. Une fonctionnalité hélas totalement injouable, et j’aurais certainement stoppé ma partie à la première de ces séquences si je n’avais pas trouvé dans les options le réglage permettant d’utiliser le stick gauche à la place.
Le reste du temps, on est face à un beat’em all avec deux attaques de base allouées à Carré et Triangle, qu’il est possible de décliner dans trois styles de combat distincts. Le premier, utilisé par défaut, voit Nariko manier deux lames pour une posture basée sur la rapidité et n’infligeant que des dégâts modérés. Le second, activable en maintenant R1, combine ces deux lames en une seule pour des attaques très puissantes mais beaucoup plus lentes. Enfin, le troisième, utilisable via L1, utilise des chaînes pour des attaques à distance. Ces trois postures sont utilisables offensivement, mais aussi en défense. La dernière citée sera par exemple idéale pour dévier des flèches tirées contre vous, tandis que la seconde sera indispensable pour contrer une attaque adverse puissante. Il sera donc nécessaire de constamment alterner entre ces trois styles en fonction de la situation, formalisée à l’écran par un code couleur lorsqu’un adversaire lance un assaut. L’apparition du rouge, annonçant une attaque imparable, ne laissera comme seule option que l’esquive déclenchable par le truchement du stick droit. Les angles de caméra étant définis automatiquement, nul besoin d’user de ce dernier pour manipuler la vue, mais il est tout de même possible d’influer légèrement sur celle-ci via L2 et R2. Au rang des subtilités, on notera aussi la possibilité de ramasser des items dans les décors pour les lancer sur les ennemis via la touche Croix, ou de lancer des exécutions one shotant un adversaire si la barre associée est remplie. Dans l’optique d’abréger les combats, il est également possible de s’approcher d’un ennemi à terre, puis de presser l’une des touches d’attaque pour l’achever d’un coup d’épée bien placé.
Assez répétitif dans l’absolu, Heavenly Sword sait néanmoins proposer quelques variations. J’ai évoqué plus haut les quelques énigmes, auxquelles s’ajoutent des combats de boss nécessitant davantage de finesse, et des QTE qui viennent clore ces affrontements dantesques tout en s’invitant également durant quelques séquences scriptées dans l’exploration. Au fil de l’aventure et des prouesses dont on saura faire preuve, on pourra débloquer du contenu supplémentaire (artworks, par exemple), mais aussi de nouveaux combos utilisables en combat.
À sa sortie, le bébé de Ninja Theory (pour rappel, ce studio produira quelques années plus tard l’excellent Hellblade, mais aussi le reboot de Devil May Cry) était annoncé comme une killer app de la PlayStation 3, et une démo technique visant à mettre en avant la puissance de cette dernière. Dans la pratique, difficile de nier les atouts visuels de cette production, avec ses superbes panoramas, sa mise en scène cinématographique tant dans les cut-scenes qu’au cours des séquences jouables qui n’hésitent pas à alterner adroitement les angles de caméra, et surtout ses expressions faciales très abouties utilisant la performance capture. Pour information, le principal antagoniste a profité des talents d’un certain Andy Serkis, connu comme un spécialiste dans le domaine notamment au travers de son rôle de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux. Pour un jeu de 2007, le rendu est vraiment bluffant, mais l’ensemble pâtit hélas de quelques problèmes venant ternir ce bilan élogieux, le principal concernant la longue chevelure de Nariko. En voulant probablement lui offrir une animation très élaborée, les développeurs ont produit un résultat totalement anarchique et il ne sera pas rare qu’une scène se voulant épique ou émouvante, soit totalement désamorcée par une crinière rouge voletant sans aucune logique dans les airs. Dommage… Notons enfin, pour finir sur le côté technique, que l’ensemble demeure parfaitement fluide en dépit de la quantité importante d’ennemis présents à l’écran.
Pour conclure, que retenir de ce Heavenly Sword ? Globalement, le bilan est plutôt positif avec un jeu qui a parfaitement supporté le poids des années, un gameplay solide, et un scénario qui, s’il n’invente rien, demeure très agréable à suivre...d’autant plus que Nariko fait montre d’un indéniable charisme tout au long de l’aventure. Pourtant, souvent comparé à God of War, le soft lui demeure inférieur sous bien des aspects, à commencer par les combats que l’on ressent beaucoup plus « mous ». Difficile de mettre des mots sur ce sentiment. Peut-être cela provient-il tout simplement des coups semblant avoir moins d’impact que dans les aventures de Kratos… En outre, bien qu’un beat’em all n’offre que très rarement un périple au long cours, les quelques heures suffisant à boucler la quête de Nariko laissent poindre une certaine frustration à l’heure de voir apparaître les crédits de fin. Un petit goût de « remettez moi ça ». Reste que pour un titre trouvable facilement pour moins de 10€, l’investissement est largement rentabilisé pour découvrir cette curiosité de 17 ans d’âge (oui, déjà ! ).
