Nous autres Européens nous pensons que le jeu vidéo c'est le Japon (Nintendo, Sega, Konami, etc...), les USA (Atari) et un peu l'Europe(Ubisoft). Nous avons étrangement garder une vision du Monde très "Alliance Atlantique". Très peu de joueurs se sont intéressés en effet à ce qui c'est passé de l'autre coté de l'ancien rideau de fer.
A la fin de la Seconde guerre mondiale, lors de la rencontre de Yalta en 1945, le Monde est virtuellement coupé en deux.
L’Ouest sera capitaliste et démocratique. L'Est sera communiste et une dictature du prolétariat. De nombreuses fois, les tensions entre les deux blocs feront craindre une nouvelle guerre (Blocus de Berlin, Guerre de Corée, Crise de Cuba, Crise des Euromissiles).
Les communications entre les deux blocs sont réduits au minimum.Les échanges technologiques sont presque inexistantes. L'informatique est d'ailleurs touché par ce phénomène, et donc indirectement le jeu vidéo.

En bloc communiste, pas de Mario Bros, pas de Space Invaders, ni de Pacman.
Les ordinateurs en Europe de l’Est.
La séparation technologique de l’Europe de l’Est avec le « Monde Libre » provoque la naissance d’une famille d’ordinateurs indépendante, n’ayant rien à voir avec ce que l’on peut trouver ailleurs. Ces machines étant zonées par pays, les ordinateurs Russes ne se retrouveront par conséquent jamais en Pologne par exemple (pourtant pays de l’Est) ! Dans l’écrasante majorité des cas, les appareils issus des régimes communistes disposent de CPU 8 bits.
Le premier ordinateur Russe est sorti en 1983 (soit 7 ans après la commercialisation de l’Apple2). Par ailleurs, il s’agit d’un clone de cette dernière machine ! Preuve du retard technologique du bloc communiste.
Il se nomme Агат-9 (Agat9). Il possède rigoureusement les mêmes caractéristiques que celles de la machine dont il s’inspire : la Ram est de 128 Ko (deux fois plus de Ram que le C64) et le nombre de couleurs affichables à l’écran est de 16. Enfin, la résolution est comprise dans une fourchette allant de 128×128 à 512×256 pixels.

Les ordinateurs Zx Spectrum seront également très populaires en Europe de l’est. Ils seront d’ailleurs très souvent clonés . En Roumanie, on trouvera par exemple le HC-85.
Le seul véritable appareil 16 bits à voir le jour se nomme Электроника БК-0010 (BK0010). Sorti en 1985 il possède des caractéristiques très limitées pour l’époque : la Ram n’est « que »de 16 ko. Durant cette période, l’Atari ST possède 512 ko de mémoire vive! Le nombre de couleurs affichables est de … 4.

Même l’Apple2 fait mieux avec ses 6 couleurs ! Pourtant, ce dernier est sortie en 1976, ce qui représente un gouffre en terme d’évolution technologique. Du point de vue de sa résolution, les choses s’arrangent cependant, avec un bon petit 256×256 ou un 512×256 pixels. L’Atari St fait cependant nettement mieux, avec au minimum un 320 x 200 et au maximum un 640 x400.
On ne peut que constater très nettement le retard technologique des ordinateurs russes. Le pire , c’est que l’embargo américain empêche l’arrivée d’ordinateurs 16 bits puissants, comme l’Atari ST ou l’Amiga.Cela empêche ainsi le développement de l'informatique pour les militaires. N'oublions pas que des avions de chasses comme le F16 sont composés en grande parties d'ordinateurs. Il faudra attendre la chute du mur de Berlin pour voir la commercialisation des ordinateurs issus des sociétés « capitalistes » dans ce monde « communiste ». Dès lors, le Commodore 64 va très rapidement s’installer dans la région des pays de l’Est.
Cela permettra à l’appareil de continuer sa commercialisation pendant quelques années, lui offrant une « seconde vie ».
Néanmoins, aucune preuve ne permet d’affirmer que des jeux sortirent sur ces supports. Cela parait somme toute peu probable, étant donné que l’URSS traverse une crise économique de grande envergure à partir du début des années 80. Néanmoins, on verra tout de même la sortie d’un jeu russe tout à fait étonnant… Il s’agit de Tetris ! Le jeu est développé par Alexei Pajitnov en 1984 sur Электроника 60 (Elektronika 60).
e jeu est par la suite transféré en Europe de l’Ouest. Il est maintenant vendu à plus de 130 millions d’exemplaires à travers le Monde. Naturellement, les pays du bloc politique capitaliste ne pouvant reconnaitre un jeu communiste, Tetris ne rapporta aucun revenu à Alexei Pajitnov.
Le jeu vidéo arcade Russe
Le jeu vidéo Russe aura lui aussi connu une période « arcade » durant la phase communiste. Malheureusement, si ce court moment a existé concrètement, il n’a guère été grandiose. La faute à un système économique peu dirigé vers les produits de consommations. De plus, le jeu vidéo soviétique apparaît au tout début de la crise de l’URSS (qui aboutira en 1991 à sa dissolution et sa faillite économique).

En résumé, rien ne pouvait permettre un développement digne de ce qu’on a pu voir sous nos latitudes. Néanmoins, Voici une petite visite de ce que l’on pouvait voir à l’époque :
Débutons notre visite touristique par « Магистраль », connu chez nous sous le nom de Magistral. Le jeu est très proche de Grand prix sur Atari 2600.
Petit lien pour jouer :
http://autorally.15kop.ru/game/
Naturellement, le raz de marée Pong touche aussi les terres de Staline. On voit ainsi la sortie de теле-спорт (Télésport). Le titre propose plusieurs modes de jeux, comme le tennis, le hockey, etc…
On remarquera cependant rapidement le manque évident de couleurs dans ces jeux, réduite à sa plus simple expression. Il est difficile de trouver des titres avec un décor de fond autre que le noir monochrome par exemple. Le jeu vidéo russe fut également accompagné de quelques jeux électroniques comme торпедная атака (Torpedo Attack).

Le prix pour jouer à un ces softs était minime : 15 Kopect soit 2.5 Fr. Naturellement, communisme oblige, le tarif restait identique quel que soit le jeu !
L'époque de la Dandy
En 1989, le mur tombe! Cet événement marque symboliquement la fin de la Guerre Froide. Les régimes communistes s’érodent un à un en Europe de l’Est. Très vite, Commodore, Microsoft, Sega, IBM, et Atari se lancent à l’assaut d’un nouveau marché fort prometteur. La Master System va ainsi conquérir l’Europe de l’Est. Le Commodore 64 va voir son existence prolongée d’environ 3 ou 4 ans grâce à sa présence dans ces régions.
En Russie, les sociétés de jeu vidéo apparaissent « officiellement » pour de bon. L’une d’entre d’elles, « Steepler« , est au courant du succès de la NES dans le monde. Aussi Nintendo tardant à s’emparer du marché russe, la société prend les devants. Fin 1992, l’entreprise édite un clone de la NES, la Dendy.


La console sera vendue pour la modique somme de 94 $. La machine dispose d’une petite mascotte: un éléphant. Le pire, c’ est que Nintendo ne s’en offusque pas, et va même jusqu’à établir un partenariat avec Steepler ! Le succès est très vite au rendez-vous, la console dépasse rapidement le million d’exemplaires vendus. Nintendo autorise par la même occasion la sortie de ses titres NES sur la Dendy! Ce sont donc des titres comme Super Mario Bros, Zelda, Castlevania, et bien d’autres qui iront grandir la catalogue de l’appareil.
On constatera, parallèlement à cela, la commercialisations de titres non officiels, comme Mortal Kombat, Street Fighter 2… Des softs jamais édités en Europe sont également commercialisés sur Dendy. Cela sera le cas, par exemple, de Final Fantasy 1 .
Malheureusement pour Streepler, les affaires fonctionnent paradoxalement trop bien. La demande est trop forte, et près de 2 millions de consoles sont vendues. La production ne suivant pas, la société sera poussée à la faillite en 1996. A partir des années 90, Sega commercialisera sa 16 bits: la Megadrive, qui aura son dernier bastion en Europe de l’Est et au Brésil avant de disparaitre définitivement.
Voilà camarade une partie de l’histoire du jeu vidéo russe !
Я надеюсь, что более
Sources :
Metalking (joueur sur snes-fr d’origine Russe) : un très grand merci à lui.
Connaissances historique.
Sur le web :
http://adangerousbusiness.com/2010/01/0 ... deo-games/
http://www.homecomputer.de/pages/easteurope_ro.html