Salut à tous. Pour cette fin d'année, je vous propose un test d'une belle découverte, une de ces oeuvres qui possède sa petite communauté de fans, j'ai nommé
King Arthur : Knight's tale.
Je crois que la clé, c'est Avalon : Si on met de côté quelques séries inspirées de près ou de loin de la quête du Graal (Au hasard, Ghost and goblins), rares sont les jeux se déroulant dans l'univers Arthurien. Saluons la très audacieuse tentative de la part de Neocore games de proposer rien de moins qu'une suite directe à l'épopée du roi Arthur, non pas sous les yeux de Merlin ni du célèbre possesseur d'Excalibur mais de son fils, le redouté Mordred.

Le jeu se déroule à Avalon, dernier sanctuaire pour les dépouilles d'Arthur et de son fils, qui, à la fin de l'épopée, s'entre-tuent lors de bataille de Camlann. Vae victis, point de repos pour les vaincus. Mordred sort de sa tombe, éveillé par la voix de la dame du lac qui lui annonce une terrible nouvelle : la prophétie ne s'est pas réalisée comme prévue. Mordred est, à sa grande surprise, bien vivant, et s'il est en vie, cela signifie une chose, Arthur aussi. Mordred, aux ordres de la dame, doit finir d'accomplir sa tragique destinée. Tuer son père. Objectif peu reluisant mais essentiel.
Vous les entendez ? Ils ne veulent pas d'un monde comme celui-là : Après être sorti de votre caveau, vous retrouvez le château de Kaamelott en ruines, téléporté sur l'île d'Avalon où ont survécu d'autres chevaliers de la table ronde. Les anciens fidèles d'Arthur qui vous appelaient jadis « le traître » daignent vous servir afin d'accomplir la volonté de la dame du lac. Vous voilà désormais en charge de reconstruire le célèbre château, de reconstituer la table ronde et d'aider les habitants de l'île en vue de poursuivre Arthur pour mettre fin à ses jours. De nouveau. Très vite, le jeu vous offre la possibilité de suivre deux voies distinctes, celle d'un seigneur juste ou tyrannique, et deux chemins de croix : la chrétienté ou la foi ancestrale, chacun offrant des perspectives de recrutements et des bonus / malus différents.

Je suis connu « underground » : Sous ses airs de Dragon age : Origins, le jeu se rapproche d'un X-com, avec son système d'escouade et de tour par tour. Vous désignez ainsi quatre chevaliers pour partir en mission, le reste de vos troupes attendant sagement au château. Au cours de ces missions, vous intervenez sur une carte que vous pouvez visiter librement à la manière d'un rpg traditionnel, l'occasion de découvrir coffres, sanctuaires et quêtes cachées. Lors de ces explorations, vous serez amené à combattre à la manière d'un tactical. On retrouve pour se faire les archétypes de persos tanks, assassins ou mages. Au même titre qu'X-com, la mort de vos chevaliers est définitive. Pas de panique toutefois, le nombre de recrues est tellement conséquent que vous ne serez jamais à cours de chair à canon.
Sir, on voudrait être considéré comme tels : Le jeu surprend par moment, par son ambiance gothique léchée, sa traduction française de haute volée (mention spéciale aux traducteurs qui, s'ils font de petits clins d'oeils à la série d'Astier ont eu le bon goût de ne pas en abuser), ses choix cornéliens et les dilemmes de vos chevaliers. Dindraine, sœur de Perceval, regrette de ne pas être aussi connue que son illustre frère, Mordred ne sait comment traiter avec Morgause, sa mère tyrannique, Bohort qui a succombé au pêché de chair malgré son vœu de chasteté est persuadé d'être victime d'une malédiction... La découverte de nouveaux héros est de ce fait un plaisir immense. Le jeu n'en reste pas moins beau avec des effets de brume, des pétales virevoltants, des brins d'herbe se courbant sur votre passage et même, l'intégration de scènes cinématiques plutôt jolies pour un jeu qui n'a sûrement pas eu beaucoup de moyens financiers.
En bref : Excellent t-rpg et X-com like, le jeu ne pêche au début que par sa difficulté absente, forçant le joueur à passer en Difficile. Cependant, la deuxième partie du jeu devient nettement plus ardue, les morts finissant par s'accumuler dans votre crypte. On pourra noter une petite lassitude à force d'enchaîner les (nombreuses) missions mais le jeu avance coûte que coûte sans se perdre en quêtes secondaires fastidieuses, nous donnant envie de découvrir la fin. Notez que si la durée de vie est plus que conséquente (50 à 70 heures), le jeu vous invitera à le reprendre en suivant une autre voie afin de découvrir d'autres destins. Un tactical à faire, pour les amoureux de la légende et du rpg occidental. Deus vult !