- > Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors (2009, NDS)
- > Virtue’s Last Reward (2012, 3DS/PsVita)
La société derrière cette licence s’appelle Chunsoft. Si ce nom ne vous évoque rien, ce qui suit devrait vous intéresser.
Chunsoft
Eidansha Boshu Service Center était une chaîne de magasins qui vendait des journaux. Elle a été fondée en 1975. Sept ans plus tard, la société décide de se reconvertir dans le marché des jeux vidéo et fût renommée Enix, un mélange entre «phoenix », oiseau mythique qui renait de ses cendres, et « ENIAC », le nom du premier ordinateur.
Mais n’ayant pas le personnel requis pour développer ses propres jeux, Enix sponsorisa un concours visant à dénicher les game designers talentueux.
Il y eu 300 participants. Koichi Nakamura était l’un des gagnant de la compétition grâce à son puzzle-game, Door Door. On y incarne Chun, une drôle de créature, qui ne doit pas se faire attraper par des aliens. Pour se débarrasser de ses ennemis, Chun doit les attirer derrière des portes, qu’il s’empresse de refermer derrière eux pour les emprisonner. Le côté puzzle-game repose principalement sur la gestion des salles piégées, car Chun ne peut rouvrir une porte fermée précédemment.
Le jeu fût commercialisé sur les différents ordinateurs de l’époque, et Koichi Nakamura a été engagé en temps que video game designer par Enix.
En 1984, il décide de créer sa propre société, baptisée Chunsoft en référence au héro de son premier jeu. Elle est à l’origine de la série de jeux de rôle Dragon Warrior, rebaptisée Dragon Quest par la suite. La société réalisa les 5 premiers opus pour le compte d’Enix : 4 pour la Nintendo Entertainement System et 1 pour la Super Nintendo.
Mais Chunsoft, c’est aussi Mystery Dungeon, une série de jeux de rôle Rogue-like, dont le but consiste à explorer un donjon, généré aléatoirement dans la plupart des cas. La série des Pokémon : Donjon mystère, dont ils sont également les développeurs, en est directement inspirée. On peut même parler d'un croisement entre les 2 licences.
Ils ont également une dernière corde à leur arc : les Sound Novels, un tout nouveau genre de jeu. Chunsoft ayant déposé le nom, les concurrents ont tous adoptés le terme Visual Novels. En clair, les Sound Novels sont les Visual Novels développés par Chunsoft.
La série Zero Escape en fait partie.
Qu’est-ce qu’un Visual Novel ?
J’imagine que nombre d’entre vous ne connaissent pas ce genre de jeu. Il est difficile d’en parler de manière générale, tant le genre est diversifié, un peu comme les jeux de rôle.
Le point fondamental de ces jeux consiste à raconter une histoire, comme dans un roman, en utilisant le support du jeu vidéo pour y ajouter quelques interactions. En général, vous incarnez un personnage dont vous suivez l’histoire à travers de longues pages de textes, dynamisées par quelques effets sonores et fonds d’écrans animés. A certains moments, vous êtes invités à décider à la place du héro. Ces décisions auront un impact sur l’histoire générale. Prendre de mauvaises décisions peut tuer votre héro, ou vous amener vers un tout autre dénouement de l’intrigue. On peut presque parler d’une retranscription pure et dure des Livres dont vous êtes le héro. En règle générale, vous avez 3 ou 4 histoires différentes, dont le début est parfaitement identique. Vos premiers choix déterminent quelle histoire que vous allez « vivre ».
Tsukihime, sorti sur PC en 2000, est le représentant le plus connu du genre.
Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors
Premier épisode de la série, celui-ci vous met dans la peau de Junpei, un jeune adolescent. Il se réveille dans la cabine d’un navire en train de couler. Il doit faire face à une énigme pour pouvoir sortir de sa cabine et ainsi échapper à une mort certaine.
C’est alors qu’il fait la connaissance de 8 autres personnes, chacune ayant été kidnappée et enfermée dans une cabine, tout comme lui. Parmi elles, se trouve son amie d’enfance, Akane. Une bien étrange coïncidence … C’est alors qu’une voix les informe qu’ils sont les participants d’un jeu. Leur objectif : sortir du vivant du navire.
Tout le monde à choisi un nom de code, sauf Junpei.
De gauche à droite: Lotus, Seven, Santa, June (= Akane), Junpei, Ace, Snake, Clover, n°9
Chaque joueur dispose d’un bracelet électronique, avec un chiffre compris entre 1 et 9. A chaque étape, les joueurs doivent former des groupes pour ouvrir des portes numérotées suivant quelques règles :
- > 3 ou 4 personnes par groupe
- > Le « code » du groupe doit être le même que celui de la porte
- > 5 + 7 + 8 = 20
- > 2 + 0 = 2
Ce groupe ne peut donc ouvrir que la porte 2.
A chaque étape, les joueurs font face à 2 ou 3 portes, et c’est à vous de choisir ce qu’il convient de faire. Vous pouvez essayer de faire passer tout le monde, ou de vous imposer sur une porte pour rester avec votre amie, condamnant ainsi une partie des joueurs.
Chaque porte franchie laisse place à une énigme ayant pour thème un phénomène paranormal ou philosophique, donnant lieu à d’excellentes réflexions. Les différents personnages ont tous un passé intéressant, et vous vous apercevrez rapidement que personne n’est là par hasard.
Mais c’est lorsqu'un des joueurs meurt que les choses se gâtent. Qui l’a assassiné ? Ou plutôt qui a pu l’assassiner ? Chacun se met à se méfier des autres concurrents, se demandant s’il s’agit d’un allié ou du meurtrier, voir d’un des meurtriers. Une ambiance particulière s’installer et les théories émergent ici et là, chacun ayant sa petite idée sur la question. Pour survivre, vous n’aurez d’autre choix que de la démasquer.
Il vous faudra redoubler de patience pour découvrir la vérité et en réchapper vivant. En effet, vous devrez finir le jeu au moins 6 fois pour y parvenir, chaque fin apportant son lot d’informations indispensables.
Ce jeu a reçu un très bon accueil, ayant même reçu la récompense de la « meilleure histoire » de la part d’IGN en 2010.
Hélas, il ne sortira probablement jamais en Europe. Vous pouvez cependant vous essayer à la démo :
Je vous rappelle aussi que la Nintendo DS n’est pas zonée. Vous pouvez donc vous procurer la version américaine du jeu. Le site officiel regorge d’informations croustillantes sur le jeu ainsi que sur son développement, mais certains pages s’adressent aux joueurs ayant terminé complètement le jeu.
Deux vidéos Youtube qui reprennent le contenu de la démo:
Une phase narrative du début du jeu (sans choix ici)
La première phase "énigme" du jeu.
Il s’agit de la suite directe au premier opus. Il semble reprendre la même base avec de nouveaux personnages, un nouveau décor et un nouveau « jeu ». Les critiques sont tout aussi bonnes, ce qui est très encourageant.
Je ne peux hélas pas vous en dire grand-chose pour l’instant. Bonne nouvelle, le jeu est prévu sur 3DS et PsVita en Europe dans le courant du mois de novembre ! Je vous livrerai mes impressions dès que je l'aurai terminé.
Pourquoi Zero Escape ?
Ce nom a une double interprétation :
- > Zero Escape, ou « la fuite de Zero », fait référence à la fuite du/des meurtriers, se faisant appelé Zero.
- > Zero Escape, ou « sans issue », fait référence au fait que les joueurs n'ont (presque) aucune chance d'en réchapper.
D’ailleurs, la jaquette de Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors a été modifiée au mois de septembre à cette occasion.
A gauche la première édition, à droite la seconde.
Le mot de la fin
Ayant adoré le premier épisode, je me réjouis de voir qu’une véritable licence s’est formée autour de ce jeu. Pour être tout à fait honnête, je l’ai terminé sans savoir qui l’avait développé. J'ai donc été très surpris lorsque j'ai appris qu'il s'agissait de Chunsoft.
Mais les Visual Novels sont hélas bien trop rares de nos jours, mais Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors nous prouve que ce genre n’est pas encore mort. J’espère que Virtue’s Last Reward aura suffisamment de succès pour encourager les éditeurs à exporter les futurs épisodes de la franchise.