Donc voilà, j'ai terminé ce FF7 Rebirth ! Que dire...
Beaucoup de positif. Sur un plan technique déjà, le soft est une référence. J'étais très inquiet après avoir joué à la démo, mais les craintes se sont envolées avec le jeu final. Il reste bien quelques textures un peu dégueu (d'autant que parfois, le jeu zoome volontairement dessus), mais ça passe totalement au second plan avec les décors magnifiques, les animations fantastiques, et les expressions faciales du même acabit. Le sens du détail est extrême : par exemple, ils ont été jusqu'à faire bouger les oreilles de Nanaki comme cela arrive parfois aux chats et aux chiens. La bande son, pareil, entre compositions inédites et reprises de l'existant, on est sur un quasi sans faute.
Le gameplay est encore meilleur que celui du remake dont il reprend toutes les bases, mais avec des nouveautés qui le dynamisent encore davantage, notamment avec les attaques synchronisées qui sont en prime tributaires du niveau d'affinité entre les personnages. Idem pour l'ajout d'une attaque à distance pour Cloud utilisable après une esquive qui, mine de rien, change totalement la manière de jouer. J'ai juste un petit regret sur le fait qu'on soit moins libres de faire évoluer nos armes comme on le souhaite (c'est désormais automatique), mais c'est en partie compensé par l'apparition d'un "sphérier" comme dans FFX (oui, je déteste ce jeu, mais je classais plutôt le sphérier dans les bons points^^) qui permet de faire évoluer les personnages dans une direction ou une autre. En tout cas, tous les persos sont très différents les uns des autres de même que leur maniement, comme c'était le cas dans le Remake. Yuffie apporte un réel plus à ce niveau (moins fan de Cait Sith, mais c'est certainement un ressenti personnel vis à vis d'un perso que je détestais dans le jeu d'origine).
Maintenant l'histoire... Ouch, c'est là que se situe la masterclass ! Dans la narration et scénaristiquement parlant, je n'avais pas souvenir d'avoir vu un scénario aussi accrocheur depuis...FF7 ! J'évoquais les relations entre les personnages qui agissent sur le gameplay, mais ça sert également la narration. J'ai adoré voir se développer la complicité entre Tifa et Aerith, ou cette même Aerith et Cloud. Les passages cultes du jeu de l'époque sont sublimés par la technique, et ouais, je n'ai pas honte de le dire, comme FF7 dans les années 90, FF7 Rebirth m'a fait pleurer. Et ça, c'est quelque chose dont peu de jeux peuvent se vanter... Il m'a fait rire, également. Car au-delà de la trame principale, c'est également un jeu bourré d'un humour souvent basé sur la personnalité des personnages. Mais quel impact émotionnel... Ça provient certainement en partie de mon attachement envers FF7, mais ce jeu m'a touché, vraiment. En prime, pour finir sur le scénario, énormément de choses sont étoffées, que ce soit via des textes ou des séquences inédites. Mais ce n'est pas du remplissage, au contraire : ce sont des éléments qui enrichissent le lore de manière très pertinente. Par exemple, vous apprendrez comment a été créée la matéria noire. Je n'en dis pas plus !
Jusqu'ici, je n'ai abordé que des points positifs, et j'en viens donc sur les gros bémols. Le premier, c'est le fait de ne pas récupérer ses personnages qu'on avait montés dans Remake. Au-delà de la frustration liée au sentiment d'avoir passé 50h à jouer pour rien, c'est surtout l'impression de devoir régresser pour s'adapter à ces nouvelles limitations qui nous sont imposées en début d'aventure. Mon cas est un peu particulier car j'ai refini Remake en difficile à peine 2 semaines avant de commencer Rebirth, mais être obligé d'oublier tous les réflexes qui m'ont permis de relever tous les défis offerts par le soft et son DLC a vraiment provoqué une grosse frustration chez moi.
Mais surtout, le plus gros défaut selon moi de ce Rebirth, c'est la quantité de choses annexes à faire en marge de la quête principale : c'est littéralement l'overdose ! Entre l'open world et ses tâches à réaliser à chaque nouvelle région, souvent identiques, et qui prennent un temps fou, et les mini-jeux vraiment pas tous passionnants (il y a de vraies réussites comme le Queen's Blood, mais aussi beaucoup de ratages), le joueur qui comme moi aime bien poncer les jeux finit par arriver à une saturation totale ! Pour être honnête, j'ai fini par complètement abandonner les tâches annexes pour me consacrer à la quête principale, car je sentais que je commençais à me gâcher le plaisir (pour tout dire, à chaque fois que je voyais arriver un mini-jeu obligatoire, je ne cessais de soupirer et de vitupérer en espérant en finir au plus vite). Dans FF7, l'open world ne devenait une réalité qu'au CD3. Avant cela, même si une illusion de liberté était donnée, tout était cadré et les développeurs gardaient un contrôle total sur le rythme de l'aventure. C'est ça qui en a fait quelque chose d'aussi marquant ! Ici, on en arrive parfois à ne même plus savoir où on en est de l'histoire parce qu'on a vagabondé pendant 10h à activer des tours de transmission à la con façon Assassin's Creed, ou à creuser avec un chocobo... Où est le fun dans tout ça ? Et pourtant, je suis toujours un défenseur des open worlds : ça ne m'a aucunement gêné dans Horizon, Ghost of Tsushima, Red Dead Redemption, Spider Man, L'ombre du Mordor ou autres et le déroulement très linéaire de FFX a été l'un des principaux reproches que j'ai eu à lui faire. Mais pour moi, FF7 Rebirth met en évidence toutes les tares de la formule...
Alors vous me direz qu'on n'est pas obligé de tout faire. Certes. Seulement, quand je vois la difficulté des derniers chapitres (je précise que j'ai terminé le jeu en normal), pour moi c'est totalement impossible de venir à bout du jeu dans ce mode normal sans avoir terminé une bonne dose de quêtes annexes à des fins de levelling. Même en bouclant à 100% la plupart des régions, je me suis retrouvé au niveau 49 en fin d'aventure, soit exactement celui recommandé pour le dernier chapitre. Et bon sang, j'ai galéré dans ce boss rush invraisemblable où seule la peur de devoir tout recommencer à zéro m'a fait me transcender pour enchainer les victoires
Autrement dit, je serais curieux de voir si un joueur ayant suivi uniquement la quête principale serait capable de terminer le jeu en normal. A mon avis, la réponse est non... Et ne parlons même pas du mode difficile qui me fout une peur bleue avant même de l'avoir débuté (et ça vient de quelqu'un qui a battu Weiss dans Remake, hein^^).
Bref, ces derniers aspects sont vraiment dommageables, car sans cela j'aurais certainement qualifié FF7 Rebirth de jeu de la décennie. Peut être le problème vient-il de moi (probablement d'ailleurs, car je ne vois quasiment personne sur le net pester après ces éléments annexes), mais je pense que si je devais recommencer, ce serait en ligne droite et en difficulté dynamique pour profiter pleinement de cette fantastique aventure...
Je termine avec un gros spoiler :