VLR est un Visual Novel, un jeu textuel, assimilable d’avantage à un livre interactif qu’à un jeu. Il vous met dans la peau d’un personnage, dont vous suivez les péripéties à travers une pléthore de dialogues. Ponctuellement, vous serez invités à prendre des décisions à la place du héro dans le but d’explorer différentes alternatives de l’histoire qui vous est contée.
Tout commence alors que Sigma est tranquillement installé dans sa voiture, sur le parking de l’université qu’il fréquente. Soudain, un gaz étrange s’échappe du tableau de bord. Avant de s’évanouir, il aperçoit une personne portant un masque à gaz, observant la scène non loin de sa voiture.
Lorsqu’il se réveille, Sigma se retrouve dans un ascenseur aux côtés d’une mystérieuse jeune fille. Par la suite, Sigma fera la rencontre de 7 autres personnes, kidnappées tout comme lui par l’homme au masque. S’en suit alors un jeu effrayant les mettant en compétition pour échapper à une mort certaine.
Les 9 joueurs dans l'ordre: Tenmyouji, Clover, Quark, Dio, Sigma, Phi, Alice, K et Luna
Contrairement aux Visual Novels classiques, VLR ne propose qu’une seule véritable histoire, les différentes alternatives ne différant que très peu les unes par rapport aux autres. Seule la fin de chaque ligne temporelle sera significativement différente. Mais n’y voyez pas trop vite un défaut, car ce cheminement central devra être vu sous différents angles pour être parfaitement compris. Bon nombre de personnages mourront sans que vous ne puissiez comprendre comment ni pourquoi tant que vous n’avez pas observé la scène dans une autre ligne temporelle.
Un tout petit aperçu des différentes lignes temporelles.
Le scénario met régulièrement à l’épreuve les candidats en les obligeant à résoudre différentes énigmes pour avancer, donnant lieu à des séquences typiques du Point-and-Click. Certaines sont particulièrement difficiles à résoudre. Heureusement, un mode «easy» autorisera vos compagnons à vous donner des indices pour vous aider. De cette façon, n’importe qui peut arriver au bout de l’aventure.
Par rapport à 999, VLR a fait énormément de progrès au niveau de la forme, avec une interface particulièrement efficace, permettant de sauter vers n’importe quelle ligne temporelle en 2 clics, et un doublage japonais de qualité présent tout au long de l’aventure. Le doublage anglais n’est présent que dans la version PsVita du jeu
Les thèmes abordés m’ont en revanche semblé beaucoup moins intéressants que dans le premier opus, qui avait d’ailleurs eu la bonne idée de centrer chaque énigme sur un thème bien spécifique. Ici, les différentes discussion philosophiques sont généralement déconnectées des énigmes, et tournent presque toute autour d’un unique thème: la physique quantique.
Ce défaut est largement compensé par une durée de vie pharaonique: il vous faudra entre 40 et 60 heures pour en venir à bout (contre une grosse dizaine d’heures pour 999).
Enfin, avoir jouer à 999 avant VLR est souhaitable sans pour autant être indispensable. En effet, certaines séquences ne vous toucheront réellement que si vous avez un certain «attachement» vis-à-vis des personnages de 999. Cependant, l’histoire du premier opus est expliquée dans VLR, ce qui permet à n’importe qui de jouer à VLR sans avoir connu 999. Notez tout de même que dans ce cas, jouer à 999 ne présentera plus beaucoup d’intérêt du fait que certains éléments-clés du scénario de 999 sont révélés dans VLR.
Je ne vais pas vous le cacher, VLR est composé d’un très grand nombre de dialogues. Vous passerez environ 60% de votre temps à lire du texte. Il est selon moi indispensable d’avoir de bonnes bases en anglais, ainsi qu’un dictionnaire à porté de main pour les mots les plus exotiques. L’intérêt de VLR réside quasi exclusivement dans son scénario extraordinaire. Y jouer sans en comprendre les dialogues me semble être une perte de temps.
Pour conclure, VLR est un jeu qui ne s’adresse qu’à une minorité de joueurs: il faut bien maîtriser l’anglais et ne pas avoir peur de passer de nombreuses heures à lire des dialogues. Les amateurs de scénarios compliqués et de discussions philosophiques seront aux anges. Quelques énigmes à la sauce Point-and-Click casseront un peu la monotonie, permettant au soft de ne pas être trop répétitif. Ceux qui arriveront au bout de l’aventure vivront, à n’en point douter, une aventure extraordinaire qui les marquera à jamais.
Je vous propose deux vidéos pour terminer ce test. La première correspond aux 10 premières minutes de jeu, sous-titré en français par mes soins. La seconde est un OAV réalisé par Chunsoft sous-titré en anglais.
Bon visionnage .